La recherche repousse les limites de la lutte contre le cancer

04/02/23     

Les traitements contre le cancer ne cessent de se perfectionner, de se diversifier et de s’étoffer. Si l’on meurt encore du cancer, on en sort de plus en plus souvent indemne. La recherche, les entreprises pharmaceutiques, les pouvoirs publics et les particuliers marchent en effet main dans la main pour relever ce même défi : vaincre le cancer.

Nouvelles approches, nouveaux buts, nouveaux traitements. La recherche contre le cancer ne cesse d’avancer, même si le chemin est encore long avant d’éradiquer la maladie.

« A l’heure actuelle, beaucoup de gens meurent encore du cancer, mais les traitements sont plus efficaces qu’hier. Et plus le diagnostic est posé précocement, plus les chances de guérison sont grandes. En ce sens, l’un de nos objectifs est de prévenir la maladie de plus en plus tôt pour les générations à venir », confie Johan Van Weyenbergh, Senior Scientist au Rega Institute de la KU Leuven.

« La clé du succès est un diagnostic précoce, confirme le Prof Em Dr Pierre Coulie, Professeur d’immunologie à la Faculté de Médecine de l’UCLouvain. Ceci implique des tests de dépistage réguliers, qui ne sont pas encore suffisants dans certaines parties de la Belgique. »

« L’immunothérapie a changé la vie des patients »

« L’immunothérapie constitue l’une de nos spécialités, une technologie que nous avons été les premiers à utiliser et à mettre sur le marché », note Paul Lacante, Directeur médical chez Bristol Myers Squibb Benelux and EU Cluster.

Pour rappel, à l’inverse des chimiothérapies, l’immunothérapie ne cible plus les cellules cancéreuses elles-mêmes, mais bien les cellules immunitaires qui les entourent afin de les activer. Dans ce cas, ce sont donc les cellules immunitaires activées qui vont détruire les cellules cancéreuses. Cette technique cause moins de désagréments que la chimiothérapie.

« L’immunothérapie a clairement changé la vie des patients, confirme Johan Van Weyenbergh. De plus, nous sommes aujourd’hui au 21ème siècle, celui des grandes bases de données, et de l’intelligence artificielle. Nous disposons désormais d’un historique précis des patients : nous savons comment ils mangent, bougent et dorment. C’est important pour le traitement contre le cancer, mais aussi pour sa prévention. »

Les cancers sont ainsi traités au cas par cas, selon leur type et les spécificités du patient. La chirurgie, la chimiothérapie, l’immunothérapie ou encore la médecine de précision (qui tient compte des caractéristiques moléculaires et cellulaires d’une tumeur, de son microenvironnement et d’autres traits de l’individu) permettent de créer un traitement sur mesure. « Tout est plus complexe et les différents traitements peuvent se combiner pour être plus efficaces. Aujourd’hui, on peut clairement affirmer que lorsqu’un patient guérit du cancer, c’est grâce à la collaboration conjointe d’un grand nombre de personnes, constate le Prof Em Dr Coulie. Mais cette spécialisation des traitements a aussi un coût. Elle nécessite en effet des équipes plus importantes possédant une large expertise. »

Tous contre le cancer

La journée mondiale contre le cancer, qui a lieu le 4 février, permet de mettre en lumière la maladie, ses risques et ses conséquences. « De nombreux progrès sont issus de la recherche et des universités, mais ils dépendent aussi en grande partie de l’argent public et des associations caritatives », précise le Prof Em Dr Coulie.

« Les patients ont également un grand rôle à jouer, ajoute Johan Van Weyenbergh. En effet, ils sont porteurs d’un message d’espoir lorsqu’ils guérissent, et grâce à cette solidarité conjointe, la société se sent davantage impliquée dans la cause. Je pense que le patient va progressivement devenir de plus en plus actif au sein de la recherche contre le cancer. »

Le Prof Em Dr Coulie évoque quant à lui l’importance de jeter des ponts entre la recherche, les universités et les entreprises pharmaceutiques. « La problématique du cancer est trop large, et nous avons absolument besoin de réunir toutes les forces vives autour de la maladie. La communication avec les patients et le public est par ailleurs essentielle. Le public soutient en effet la recherche de façon active via des associations comme la Fondation contre le Cancer. »

Quels traitements pour l’avenir ?

Si la combinaison des traitements apparaît aujourd’hui comme la solution la plus efficace pour lutter contre le cancer, d’autres espoirs sont permis. « On parle notamment, pour le futur, de médication dans le champ de l’immunothérapie, voire même de vaccins », note le Prof Em Dr Coulie.

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