La révolution thérapeutique en marche

04 juin 2021     
Réduire la dépendance transfusionnelle des patients

Directeur médical de Bristol Myers Squibb France, le Dr Jehan-Michel Béhier revient sur l’importance des progrès apportés – et espérés – par l’immuno-oncologie.

Comment votre entreprise contribue-t-elle à l’effort de recherche en oncologie ?


Bristol Myers Squibb est l’un des principaux acteurs de la recherche en matière de lutte contre le cancer, notamment dans le champ innovant de l’immuno-oncologie. Très engagé dans l’innovation depuis cinquante ans, le groupe a investi massivement pour développer de nouvelles pistes thérapeutiques à partir de cette technologie de rupture. Alors qu’auparavant les traitements ciblaient la cellule cancéreuse, l’immunothérapie vise à stimuler les propres défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses. Pionniers dans la mise au point de ces médicaments, nos chercheurs ont développé deux inhibiteurs des points de contrôle du système immunitaire, un anti-CTLA-4 puis un anti-PD1, d’abord dirigés contre le mélanome métastatique avant de s’ouvrir à d’autres indications. L’engagement continu du groupe en immuno-oncologie a ainsi permis de traiter plusieurs milliers de personnes en France dans des cancers aussi divers que le cancer bronchique, le cancer du rein et les cancers ORL.

Votre laboratoire est présent dans un domaine dont on parle beaucoup, la thérapie par CAR-T cells. Comment cela fonctionne-t-il ?


Avec l’acquisition de Celgene, Bristol Myers Squibb a accéléré son engagement dans la mise à disposition de nouvelles thérapeutiques pour les malades, dont les CAR-T, avec un développement clinique très ambitieux dans les cancers hématologiques comme le myélome multiple et les lymphomes. Les CAR-T cells (Chimeric Antigen Receptor-T Cells) combinent thérapie génique et thérapie cellulaire. Des lymphocytes T sont prélevés chez le patient et modifiés in vitro afin qu’ils puissent exprimer des récepteurs spécifiques à leur surface, capables de repérer des cellules tumorales. Une fois multipliées en laboratoire, ces CAR-T-cells sont ensuite réinjectées dans le sang du patient, avec pour mission de détruire les tumeurs. Les résultats sont remarquables pour certains cancers du sang, notamment lorsqu’ils sont réfractaires aux traitements traditionnels ou que les patients sont en rechute.

L’écosystème français est-il propice au développement de la R & D en oncologie ?


Certainement, et notre niveau d’engagement en témoigne par la conduite de nos études cliniques dès les phases précoces, mais aussi de phase 3. En 2020, plus de 170 études cliniques ont été menées par notre filiale en France en tant que promoteur. 86 % sont consacrées à la recherche contre le cancer et 50 % sont aujourd’hui en phase précoce, offrant des possibilités de traitement inédites pour des milliers de patients en France. Convaincus que la collaboration avec les équipes académiques reste la clé du progrès en matière de lutte contre le cancer pour les patients, nous soutenons plus de 130 études issues de la recherche indépendante académique. En outre, la Fondation d’entreprise Bristol Myers Squibb pour la recherche en immuno-oncologie a financé 74 projets de recherche publique dans ce domaine depuis 2015 et 3 millions d’euros d’investissements sont programmés jusqu’en 2024.

Depuis plus de dix ans, l’immuno-oncologie a permis à des patients confrontés à des cancers de mauvais pronostic, souvent en impasse thérapeutique, de vivre plus longtemps avec une qualité de vie maintenue ou améliorée.
Dr Jehan-Michel Béhier, Directeur Médical, Bristol Myers Squibb France

Quels sont les prochains défis à relever pour ces programmes de recherche ?


Depuis plus de dix ans, l’immuno-oncologie a permis à des patients confrontés à des cancers de mauvais pronostic, souvent en impasse thérapeutique, de vivre plus longtemps avec une qualité de vie maintenue ou améliorée. Bien que de très bons résultats aient été obtenus dans un grand nombre de tumeurs, certains patients ne répondent pas ou insuffisamment à certaines immunothérapies. De nouvelles associations de médicaments, à base d’immunothérapies, font désormais l’objet d’un intense développement clinique de la part de Bristol Myers Squibb dans un nombre croissant de tumeurs, avec la conviction qu’il peut y avoir plus de patients qui répondent et plus longtemps. Par ailleurs, l’exploitation des données de suivi en vie réelle permet de conforter à la fois la valeur clinique de nos médicaments, mais aussi leur bon usage.

Bristol Myers Squibb fera-t-il des annonces lors des prochains congrès internationaux d’oncologie ? 


Nous y serons bien entendu présents, comme à l’ASCO et à l’EHA qui se tiennent ces jours-ci, car ce sont des événements importants pour présenter les avancées de notre recherche. Bristol Myers Squibb fera le point sur 75 études en cours, couvrant 18 types de tumeurs, ce qui montre l’ampleur de nos efforts. Et nous annoncerons notamment les résultats prometteurs de nouvelles immunothérapies issues de la recherche Bristol Myers Squibb contre le mélanome métastatique, une maladie grave, ainsi que dans la prise en charge du cancer de l’oesophage.

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