La thérapie CAR-T

Dix ans après les premiers traitements des cancers par immunothérapie, la découverte des CAR-T représente une avancée majeure, une nouvelle révolution dans le traitement des cancers. Ce type de thérapie représente un nouvel espoir pour les patients en hématologie.

Nerf sclérose en plaques

Comment se développe le cancer ?

Le développement d’un cancer trouve son origine dans la prolifération incontrôlée de cellules devenues anormales, notamment parce que les défenses immunitaires, qui visent à protéger le corps de toute agression, ne parviennent plus à arrêter la multiplication de ces cellules altérées.
Le système immunitaire est constitué d’organes (la moelle osseuse, la rate, les ganglions lymphatiques…) et de cellules (les globules blancs, dont les lymphocytes T).
En situation normale, plusieurs dispositifs régulent l’immunité, notamment grâce aux lymphocytes T. Ce type de globules blancs a la capacité de reconnaître et de détruire les cellules tumorales. Mais ces dernières, par différents mécanismes, parviennent à les inactiver. Les cellules tumorales échappent ainsi à la destruction et le cancer progresse.

« L’Américain James Allison et le Japonais Tasuku Honjo ont reçu le prix Nobel de médecine 2018 pour leurs travaux sur l’immunothérapie des cancers. »

Qu’est-ce que l’immunothérapie du cancer1 ?

L’immunothérapie est une révolution thérapeutique. À l’inverse de la radiothérapie ou de la chimiothérapie, ce traitement ne s’attaque pas directement aux cellules tumorales pour les détruire. L’immunothérapie vise à stimuler les défenses immunitaires du patient afin qu’elles combattent efficacement les cellules cancéreuses.
Depuis 2011 et la première immunothérapie mise à disposition en France2, des milliers de malades souffrant de mélanome malin (une forme de cancer de la peau), de certaines formes de cancer du poumon, du rein, de la vessie, de lymphome de hodgkin ou encore de cancer de la tête et du cou (de la sphère ORL) ont déjà bénéficié ou bénéficient d’immunothérapies.
Chez certains patients, l’efficacité est durable et le cancer est maintenu sous contrôle durant de nombreuses années.

Qu’est-ce que les CAR-T ?

Il s’agit d’une nouvelle forme d’immunothérapie personnalisée. Les cellules CAR-T sont en fait des médicaments « sur mesure » obtenus via la modification génétique des lymphocytes T du patient.
Dans un premier temps, les lymphocytes T sont prélevés à l’hôpital par aphérèse (technique de tri des cellules sanguines) puis envoyés dans un laboratoire spécialisé. Les lymphocytes T y sont sélectionnés puis modifiés génétiquement afin qu’ils expriment un récepteur appelé « CAR » (Chimeric Antigen Receptor, en anglais). Ces CAR-T se multiplient in vitro avant d’être renvoyées à l’hôpital ou elles seront réinjectées au patient. Une seule injection suffit, les CAR-T continuent ensuite à se multiplier dans l’organisme.

« La thérapie CAR-T est une forme d’immunothérapie qui suscite de réels espoirs pour les patients atteints de cancer. »

Une nouvelle option pour les patients

Grâce à ce récepteur « CAR », les CAR-T sont en mesure de reconnaître spécifiquement les cellules tumorales et de les détruire. Les CAR-T ont également la capacité à recruter d'autres cellules du système immunitaire du patient, afin de constituer une armée qui luttera contre la tumeur.
La thérapie CAR-T est pour le moment réservée aux patients atteints de cancers du sang rares, dont la maladie est réfractaire aux traitements traditionnels ou en rechute.
De nombreux essais cliniques sont en cours pour évaluer l’intérêt d’administrer cette thérapie plus tôt3. L’état de santé général est également un critère à prendre en compte, le patient doit être en mesure de supporter ce type de thérapie.

Des résultats souvent spectaculaires3

Pour certains cancers du sang, les résultats sont très encourageants et des rémissions ont même été observées. Toutefois la thérapie CAR-T en est encore à ses débuts, beaucoup de questions scientifiques restent à élucider.

Comme tous les traitements, les CAR-T peuvent aussi provoquer des effets indésirables potentiellement graves. Les patients sont donc surveillés avec la plus grande attention pendant plusieurs semaines après l’injection. Par ailleurs, certains patients ne répondent pas au traitement et d’autres rechutent sans que l’on comprenne encore pourquoi.

Administrer ce type de traitement innovant est aussi un défi sur le plan de l’organisation et de la logistique. Cela nécessite des plateaux techniques et des compétences très spécifiques, ainsi qu’une parfaite coordination entre les différents départements de l'hôpital impliqués : hématologie, réanimation, pharmacie.

Si les cellules CAR-T sont déjà utilisées avec succès dans plusieurs cancers du sang, ce n’est pas encore le cas dans les tumeurs dites « solides ». Partout dans le monde, les essais cliniques se multiplient pour apporter des réponses à ces questions et faire progresser la science pour les patients.

« En France, une vingtaine de centres hospitaliers sont habilités à administrer des CAR-T pour traiter les cancers du sang4. »

Plus d’informations disponibles sur le site www.exploreforcancer.fr


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