Cibler mieux, traiter plus vite

12 décembre 2022     
Cibler mieux, traiter plus vite


Directeur de la division hématologie de Bristol Myers Squibb France, le Dr Jérôme Garnier détaille les enjeux du futur pour renforcer le progrès en hématologie.

Comment l’entreprise biopharmaceutique Bristol Myers Squibb contribue-t-elle aux progrès thérapeutiques en hématologie ?


En novembre 2019, avec le rachat de Celgene, laboratoire de biotechnologie, Bristol Myers Squibb a considérablement renforcé son implication dans la prise en charge des cancers et des maladies hématologiques. Bien que nous ayons réalisé des progrès encourageants dans de nombreuses maladies du sang, des centaines de milliers de patients à travers le monde peuvent être confrontés à des rechutes ou à l'échec de certains traitements, avec trop peu d'alternatives. Contribuant pour près d’un tiers à notre activité, l’hématologie est l’un des quatre piliers de notre stratégie de développement, aux côtés des maladies cardio-vasculaires, des pathologies immunitaires et des tumeurs solides. Par l’ampleur de notre pipeline en R & D, par la richesse de notre portefeuille de médicaments actuellement sur le marché, nous couvrons l’intégralité du champ thérapeutique. Nos traitements offrent des solutions inédites aux patients atteints de lymphomes, de myélome multiple, de pathologies myéloïdes (dont les leucémies aiguës myéloïdes, les syndromes myélodysplasiques ou les syndromes myéloprolifératifs), ainsi que pour des maladies du sang non cancéreuses, comme la bêta-thalassémie ou la drépanocytose. Cet investissement en hématologie va se poursuivre dans les années à venir, avec six produits déjà disponibles ou en programme d’accès précoce, et seize médicaments actuellement en phase clinique et incluant des patients dans des essais thérapeutiques.

Quels sont les défis actuels et futurs à relever pour offrir de nouvelles solutions aux patients ?


Il faut en priorité mobiliser toutes les ressources scientifiques et technologiques pour rendre plus rapide l’accès des patients aux progrès thérapeutiques, car la maladie n’attend pas. Les essais que nous menons aujourd’hui combinent le recours à des molécules ou à des procédés très innovants, comme la thérapie cellulaire (CAR-T cells), les anticorps monoclonaux bispécifiques ou encore les immuno-modulateurs. L’enjeu est notamment de mieux identifier les cibles thérapeutiques, au sein des tumeurs, afin d’y administrer nos médicaments, capables de détruire les cellules déviantes sans altérer le reste de l’organisme. Un ciblage qui s’appuie aujourd’hui sur tout le potentiel de l’intelligence artificielle : elle permettra, d’une part, d’aller plus vite dans le développement des médicaments et, d’autre part, d’aider à identifier le traitement le mieux adapté à chaque patient. Autre défi, il faut explorer la capacité d’action de ces solutions technologiques, associant médicaments et données biométriques, pour intervenir de la façon la plus précoce possible. Alors qu’auparavant on agissait de façon séquencée, en ne recourant aux traitements les plus récents qu’en troisième ou quatrième ligne, la tendance est à présent à délivrer ces traitements le plus tôt possible. Prenons l’exemple des CAR-T : on sait aujourd’hui que les lymphocytes T d’un patient sont plus performants au début de la maladie et qu’ils s’épuisent au fil des traitements et de l’évolution de la maladie. Plus on traite tôt, plus les chances d’efficacité des CAR-T cells seront élevées.

"L’enjeu est notamment de mieux identifier les cibles thérapeutiques, au sein des tumeurs, afin d’y administrer nos médicaments, capables de détruire les cellules déviantes sans altérer le reste de l’organisme."
Dr Jérôme Garnier, Directeur de la division hématologie, Bristol Myers Squibb France

Le congrès de l’ASH se tient prochainement. En quoi est-il important pour une entreprise comme la vôtre ?


C’est un moment clé, incontournable, pendant lequel se réunit toute la communauté mondiale des acteurs de l’hématologie. A l’ASH, comme dans d’autres congrès d’oncologie, des résultats très importants sont rendus publics, qu’ils soient positifs ou négatifs, qui permettent de réels bonds en avant de la science, mais également des pratiques médicales dans les services de soins dévolus aux patients. Pour Bristol Myers Squibb, c’est une occasion unique d’apprécier le progrès médical et de nouer des contacts qui permettent d‘élaborer les partenariats de recherche futurs. Cette année, des données portant sur nos molécules seront présentées dans plus de 100 études, dont 34 présentations orales. Elles montrent des progrès significatifs sur différentes cibles et approches moléculaires, notamment dans le myélome multiple. Elles s’inscrivent dans notre objectif d’améliorer les résultats à long terme et à prolonger la survie des patients atteints de cancers du sang agressifs.

Quelle est la place de la France dans la stratégie du groupe en matière d’hématologie ?


Elle est absolument centrale, car elle bénéficie d’un écosystème très favorable. L’universalité des soins, la qualité mondialement reconnue de ses chercheurs, de ses cliniciens et de ses hôpitaux, et le dispositif d’accès précoce unique au monde restent des facteurs d’excellence pour la recherche clinique. Des améliorations peuvent certes être obtenues pour accélérer la mise en place des essais cliniques, élargir les possibilités de partenariat public-privé et réduire les disparités de prise en charge à l’échelle des territoires. Il reste que, pour notre groupe, la France demeure un atout clé pour établir les preuves d’efficience des traitements que nous mettons au point.


466-FR-2200112 – NP – Décembre 2022